A l’origine, l’amour de la musique puis peu à peu la frustration de ne rien garder et sans doute plus encore de ne rien transmettre de ces moments exceptionnels et intenses. La photographie nait alors du désir de mémoire.

Que photographier afin de partager l’intensité de ces instants de création où les corps des musiciens s’investissent de leurs rêves, leurs efforts, leur travail pour nous offrir émotion et bonheur ? Photographier le corps du musicien ? Son visage ? Ses mains ? Ses gestes ? Un peu tout ça à la fois mais en même temps beaucoup plus encore. Photographier la musique elle-même, un pari impossible ?

Pourtant, la musique est là, dans ce petit moment d’abandon offert comme un cadeau supplémentaire par le musicien à celui venu recueillir son image. Elle semble capturée dans cet instantané où la vibration particulière de la création musicale habite les corps des musiciens sculptés par la lumière et les ombres. Le miracle de la photographie se produit alors, elle ne donne pas seulement à voir la musique mais elle convie à l’écouter.